Manon Tanti victorieuse de « The Power » 2025 : analyse complète d’un succès contesté mais mérité

Publié le : 14-06-2025 10:10 | Catégorie : television

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Manon Tanti – star emblématique des « Marseillais » – a décroché, le 13 juin 2025, le graal de la saison 2 de « The Power » après dix semaines de compétition intense. Si cette réussite vient auréoler davantage la dynastie marseillaise, elle soulève une fois encore la question de l’équité supposée dans les programmes de W9

 

1. « The Power » : un concept inspiré des jeux de rôle sociaux

Lancé en 2024, « The Power » repose sur une mécanique d’empowerment : chaque semaine, un(e) power‑player décide secretement d’éliminer un candidat. Les autres joueurs doivent démasquer ce « pouvoir » pour inverser la tendance. Ce format hybride, mêlant psychologie, alliances et retournements, s’inspire à la fois de « Les Traîtres » et du jeu de société Loup‑Garou de Thiercelieux. Son originalité : l’interaction numérique. Les fans votent pour attribuer des indices via l’appli W9, rendant le second écran indispensable au déroulé de l’émission.

 

2. Manon Tanti : de maman influenceuse à stratège redoutable

Connue pour son tempérament volcanique et sa fan‑base massive sur Instagram (3,2 M d’abonnés), Manon s’est métamorphosée en joueuse cérébrale. Dès la semaine 1, elle mise sur une alliance atypique avec Nathalie Marquay‑Pernaut – figure médiatique plus âgée – pour brouiller les pistes. Sa tactique : cacher sa maîtrise derrière une façade d’empressement maternel. À mi‑parcours, lorsqu’elle devient power‑player, elle cible un concurrent neutre (Antoine Messmer) pour éviter de cristalliser la haine du groupe. Cette décision sera jugée « froide mais brillante » par la production — la preuve qu’elle joue l’échec et mat et non le coup d’ego.

 

3. Pourquoi les Marseillais dominent‑ils (encore) les jeux de W9 ?

Depuis 2012, la franchise « Les Marseillais » génère un vivier de visages populaires déjà aguerris aux rouages de la télé‑réalité compétitive. Familiarité des caméras, narration ultra‑codée (« fratés », clashs, love‑story) et communauté digitale hyper‑engagée expliquent cette main‑mise apparente. Pour autant, Manon balaie les soupçons : « La prod n’a aucun intérêt à favoriser systématiquement les mêmes, le public se lasserait ». Si avantage il y a, il serait plutôt organique : plus de notoriété égale plus de votes en ligne et, donc, plus d’influence sur le jeu.

Tableau 1 : Vainqueurs d’émissions W9 (2023‑2025)
Année Émission Vainqueur Affiliation
2023 Les Apprentis Aventuriers 8 Kevin Guedj Marseillais
2024 The Power Saison 1 Nikola Lozina Marseillais
2024 Les Cinquante S3 Kevin Guedj Marseillais
2025 The Power Saison 2 Manon Tanti Marseillais

 

4. Les coulisses de la production : casting, tournage et règles de transparence

La société Banijay Adventure, qui produit le programme, revendique une charte d’équité : tirage aléatoire du premier power‑player, contrôles d’huissier pour les votes public, clauses anti‑collusion. En interne, un comité de crise surveille les réseaux afin de détecter toute campagne massive de bots susceptible de fausser les résultats. Malgré ces garde‑fous, le fan‑base effect demeure impossible à neutraliser sans trahir le principe même du vote populaire. D’où la sensation — parfois injustement perçue — que les Marseillais ont un boulevard devant eux.

 

5. Réception du public : admiration, fatigue ou suspicion ?

Sur X (ex‑Twitter), le hashtag #ManonWin s’est hissé en Top 1 France dans la soirée du 13 juin, cumulant 57 000 tweets en moins de six heures. Pourtant, un contre‑discours s’installe : #PowerRigged (23 000 tweets) où des fans dénoncent un prétendu favoritisme. Les sondages réalisés par le média VDBuzz montrent un taux de satisfaction globale de 64 %, soit +4 pts comparé à la finale 2024, mais la défiance reste vive. La production répond via un communiqué : « Les votes ont été vérifiés par un cabinet externe. Aucun désavantage ni avantage. »

 

6. Manon Tanti face caméra : discours d’une gagnante en quête de légitimité

Dans son confessionnal final, Manon verse des larmes de fierté : « Maman n’a pas lâché, mes enfants verront que la persévérance paye. » Par ces mots, elle se repositionne non plus comme « queen des clashs », mais comme exemple parental. Cette ré‑écriture publique sert deux objectifs : redorer un blason parfois terni par les polémiques passées et monétiser l’image de mom‑preneur (lignes de cosmétiques, e‑book maternité…). Une transmutation marketing déjà en préparation via un re‑branding de ses réseaux.

 

7. Analyse stratégique : comment gagner « The Power » ?

Trois facteurs semblent déterminants :

  1. Visibilité contrôlée : savoir être présent mais pas omniprésent, éviter le syndrome « trop grand favori ».
  2. Alliance croisée : s’allier avec une personne hors de sa « famille TV » pour brouiller les pistes.
  3. Timing d’élimination : cibler un adversaire neutre afin de minimiser la revanche collective.

Manon a appliqué ces règles avec une précision chirurgicale, redéfinissant la grille de lecture des futurs candidats.

 

8. Le rôle des réseaux sociaux : accélérateur ou juge ?

Depuis la saison 1, l’interactivité sociale de « The Power » fait de chaque épisode un spectacle trans‑média. Les « power‑indices » attribués via l’application représentent en moyenne 35 % du poids décisionnel final, d’où l’importance d’un fan‑base massif. Néanmoins, l’algorithme W9 limite le nombre de votes par appareil pour éviter les fraudes. Cette technicité n’empêche pas le flood de hashtags, devenu arme d’influence plus qu’outil de vote, capable de modifier la réputation immédiate d’un candidat et donc ses tensions dans la villa.

 

9. Marseillais : atout, fardeau ou simple marque ?

Manon l’assure : « Être marseillais est un frein plus qu’un moteur ». En cause : exposition aux jalousies, attentes de spectacle et pré‑jugés de tricherie. Pourtant, la marque « Marseillais » reste bankable : d’après la régie M6 Publicité, un spot 30 s diffusé dans un épisode où figure au moins un Marseillais se vend +18 % plus cher qu’une diffusion équivalente sans star de la franchise. Pour W9, la présence d’icônes reste un levier commercial, même si la production jure de diversifier. Le casting de « The Detective Club » (dès le 16 juin) prouve ce virage : huit nouveaux visages, dont trois candidats de téléréalités rivales.

Tableau 2 : Parcours télé‑réalité de Manon Tanti (2016‑2025)
Année Émission Rôle Résultat
2016 Les Marseillais South Africa Candidate Finaliste
2017 Les Marseillais vs RDM 2 Candidate Gagnante (collectif)
2019 Les Marseillais Asian Tour Candidate Finaliste
2023 Les Apprentis Aventuriers 5 Avec Julien Gagnante
2025 The Power S2 Candidate Gagnante

 

10. L’avenir immédiat : cap sur « The Detective Club »

W9 enchaîne sans temps mort : dès le 16 juin 2025, « The Detective Club » occupera la case. Concept : résoudre des énigmes grandeur nature inspirées d’histoires vraies. Dans la shortlist : Lou Pernaut, Vivian Grimaldi, mais aussi deux anonymes repérés sur TikTok. Objectif assumé : dé‑marseillaser (un mot qui amuse la direction). Manon, elle, se voit proposer un rôle de consultante digitale pour commenter à chaud sur 6play. De quoi maintenir le buzz sans saturer l’antenne.

 

11. Triomphe sous conditions et mutation d’un genre

La victoire de Manon Tanti illustre à la fois la force d’une marque personnelle et la complexité d’un écosystème où la notoriété devient parfois un fardeau stratégique. Si les Marseillais semblent multiplier les trophées, leurs opposants gagnent aussi en détermination, promettant un rééquilibrage futur. W9, consciente du risque de répétition, diversifie ses formats et ses visages, tout en capitalisant sur les valeurs sûres pour l’audience.

Au‑delà du concours, cette saison 2 confirme la migration de la télé‑réalité vers des terrains plus ludiques et cérébraux, où chaparder un indice a autant de poids que créer une love‑story. Manon, désormais double championne, devient donc l’étendard d’une génération de players capables de dompter à la fois le jeu télé et l’algorithme social. Reste à savoir si, à l’avenir, la franchise saura se réinventer sans ses mascottes marseillaises ou si le public finira, comme Manon le pressent, par brandir son veto face à un succès jugé trop systématique.

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Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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